Facebook, Twitter, le syndrôme du microblogging

Le Web 2.0 est une nouvelle avancée dans la communication et le partage, qui peut être un formidable outil d’apprentissage tout aussi bien qu’une nouvelle addiction.

Peu d’internautes échappent aux médias sociaux, dans lesquels ils voient un moyen de rapprochement, de partage. Facebook, YouTube, Twitter font partie des sites Internet les plus visités dans le monde, car ils permettent à chacun de s’exprimer là où le langage fait défaut. Comme tout ce qui touche au monde virtuel, c’est l’authenticité de cette nouvelle communication entre les hommes qui est remise en question.

Qu’est-ce qu’un microblogging ?

Au même titre qu’un SMS, il s’agit de courts messages envoyés à plusieurs personnes par le biais d’un site Internet. Ces messages sont ensuite diffusés de manière exponentielle aux réseaux des destinataires, pouvant faire ainsi le tour du monde en quelques minutes. Chaque blogueur s’entoure de son propre réseau d’«amis», que l’on appelle ses followers (suiveurs), et comme chaque destinataire possède lui aussi ses propres followers, on trouve ainsi un moyen fabuleux de véhiculer un message.

Les sites comme Facebook ou Twitter contiennent également des «groupes» (hubs) rassemblés autour d’un thème, d’une passion commune, d’un domaine professionnel, etc. Cela permet de filtrer les messages et d’éviter à tous ses «amis» de recevoir des informations qui risquent de ne pas les intéresser.

Les caractéristiques du microblogging

Deuxième génération du blog, le réseau social se veut davantage orienté vers l’échange, sur le mode de la conversation. Les messages sont brefs, parfois proches du SMS, et ont pour vocation le partage immédiat et l’appel à réponse, alors que le blog classique est plutôt lié à un goût de l’écriture exhaustive, de l’analyse ou se rapproche parfois du journal intime rendu public.

  • Il ne faut pas négliger non plus son rôle de diffusion d’une culture moins consensuelle, et en cela le microblogging autorise une alternative aux grands médias classiques et à leurs manquements.
  • Les divers réseaux sociaux favorisent également la circulation des savoirs, que Florence Meichel, sociologue, appelle «l’apprenance ambiante», favorisée par les enrichissements multiples et le partage des ressources, entre autres pour les enseignants.
  • Largement utilisés par les scolaires et les étudiants, les médias sociaux constituent une étape importante dans l’acquisition de l’autonomie. Ils génèrent une dynamique de groupes, encourage le partage des informations et apporte à l’enseignant une dimension ludique non négligeable, propre à stimuler les élèves les plus réfractaires à l’enseignement classique.
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Les risques des réseaux sociaux

L’« embouteillage » en l’occurrence, c’est-à-dire le risque de soudain se retrouver submergé de messages n’ayant pas forcément d’intérêt. La page devient vite inconfortable, il faut commencer par faire le ménage, et finalement, on y passe beaucoup de temps pour rien.

La surconsommation menace le blogueur au fur et à mesure de l’arrivée de nouvelles plates-formes : on a des amis sur Facebook, d’autres sur Twitter, d’autres encore sur MySpace… Combien de temps faut-il quotidiennement pour « parler » avec tout ce monde ?

Le regroupement des internautes par centre d’intérêt réduit d’autant une vraie ouverture sur la différence, et sur le chemin qui mène à l’autre. Il y a une dimension fortement narcissique dans le choix de sa plate-forme, et dans le choix de ses «amis».

On peut également se poser la question de l’authenticité des blogueurs sur ce type de plate-formes : «Sur le Web 2.0 nous sommes amenés à exposer de plus en plus d’informations sur nous-mêmes, à nous dévoiler. Simplement, ce dévoilement de soi, cette impudeur, est très calculée. C’est une exhibition stratégique… Il y a une théâtralisation de soi pour mettre en scène le fait qu’on est cool, sympa, transparent… Par exemple la tristesse est totalement absente des images de soi représentées sur le Web 2.0.» (Dominique Cardon, sociologue)

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Le royaume du vide dans l’océan du désœuvrement

Peu de discussions sont réellement palpitantes sur les plates-formes. L’écran reste allumé pour donner l’illusion d’une présence, c’est proche de l’addiction et de l’angoisse de retourner à soi-même par soi-même. Alors, pour éviter ce vide, c’est le plus quotidien du quotidien qui s’affiche, c’est le «niveau zéro du contenu » comme l’énonce un internaute, «l‘épicentre du micro rien», ou encore « la logorrhée informe» (Philippe Crouzillac*)

À consommer avec raison et modération

L’essentiel, semble-t-il, consiste à cerner ses besoins, ses attentes, ses centres d’intérêt. Inutile de collectionner les inscriptions, mais encore plus utile de refuser gentiment les «invitations» de vos amis, surtout si ces amis sont ceux chez qui vous allez régulièrement dîner… Une fois inscrits sur une plate-forme, n’ouvrez pas vos pages à qui le veut, mais sélectionnez vos followers avec discernement, ceux par exemple avec lesquels vous n’avez pas beaucoup de moyens de communiquer autrement. Attention à ne pas mêler vos relations professionnelles à vos amis : l’autosurveillance est un des nombreux risques liés au microblogging et l’une des dérives portant atteinte au respect de la vie privée.

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